Du goudron et des plumes

Mathurin Bolze, familier de la Scène nationale et de La brèche nous fait partager, une fois encore, ses interrogations : faut-il partir ou vivre ici ? Préférer le calme plat ou le tourbillon de l’existence ? Quatre personnages, figures de Moby Dick ou des hommes de John Steinbeck, sont embarqués sur un bateau, à moins que ce ne soit un sol suspendu, une plateforme instable qui regorge de trappes ou de pièges. Tous se tiennent, mais l’équilibre est fragile entre la légèreté d’une plume qui virevolte et le poids du goudron qui fixe et dans lequel on s’empêtre. Dans cette structure, Mathurin Bolze et ses compagnons se débattent, collent et s’envolent.
Du 20 au 24 mars 2010
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Au centre, une structure, le socle sur lequel embarquent les personnages. Plus qu’un décor, il s’agit d’un véhicule en mouvement à partir duquel se construisent les relations. L’histoire s’écrit alors à travers l’expérience de ce lieu et de ses potentialités. « S’il est suspendu, il oscille et balance, emporté par les mouvements des hommes, les rendant ivres et sans repères, son ballant prend une régularité, il va et vient, sa masse et son inertie percutent et fauchent ceux qui se trouvent sur son chemin, il a la régularité d’une machine et l’insistance des éléments, qui use, effrite, érode. S’il s’élève, c’est un plafond, un nuage lourd et menaçant, un monde déraciné, une terre arrachée, c’est l’esquif des exilés […]. Il y a ce mouvement de bascule où un bord de monde dégringole. Cette instabilité contraint à la vigilance, il se peut encore que ce plafond descende, restreigne l’espace et oppresse les hommes qui y séjournent. S’il retrouve le sol, il se désagrège formant alors un nouveau sol. De nouveau, des hommes y prennent place, nouent et dénouent des relations, on repart, raboute, rapièce, rénove ».

Quant à l’histoire, elle pourrait être celle racontée par John Steinbeck dans Des souris et des hommes, celle de deux amis réunis alors que tout les oppose. Pourtant ils se destinent l’un à l’autre, s’accompagnent sur la route et s’entraident mutuellement. Le texte de John Steinbeck est absent du spectacle, Mathurin Bolze s’en inspire pourtant, pour percer la part de Lennie et de George qu’il y a en chacun de nous. Le point de départ serait alors l’injonction de Lennie : « Et si vous regardiez le monde avec des yeux différents ». Mathurin Bolze donne à voir ce nouveau monde à travers le rapport très clownesque d’un Monsieur Loyal et d’un Auguste. Entre George qui essaye de recadrer Lennie et Lennie qui s’émerveille de chaque chose mais sans savoir comment prendre le monde en compte.

Mathurin Bolze évoque également la musique, omniprésente dans les corps et dans les têtes : elle est née de la rencontre de deux musiciens, Philippe Foch et Jérôme Fèvre, qui rythment les mouvements infinis Du goudron et des plumes. L’un travaille avec enregistrements et machines, l’autre, batteur, tape, frotte et caresse objets et matières. « La musique se fond avec le décor, des sons en proviennent ou s’y propulsent. Elle nomme des lieux, les convoque au plateau, elle invite des paysages et révèle des humains. C’est une musique des éléments et du mouvement. Deux musiciens rencontrent les acteurs du plateau. De ces gestes et de ces sons naissent mélodies et dissonances qui tiraillent les hommes. De ces frictions naissent harmonies comme fondement du plateau. Une pulse urgente, et rageuse. »

Distribution
Production

Compagnie Les mains, les pieds et la tête aussi. Conception Mathurin Bolze. Assistante à la mise en scène Marion Floras.  Avec Tsirihaka Harrivel, Tom Neal, Maroussia Diaz Verbèke, Erwan Ha Kyoon Larcher, Mathurin Bolze. Costumes Fabrice Ilia Leroy. Scénographie Goury. Ingénierie, construction Art&Oh/le Bureau d'étude des artistes,  Side Up Concept, Philippe Cottais. Lumières Jérémie Cusenier, Christian Dubet. Son Philippe Foch, Jérôme Fèvre.

Coproduction : La brèche - Centre des arts du cirque de Basse Normandie - Cherbourg, Les Nouvelles Subsistances - Lyon, L’Agora - SC pour le cirque - Boulazac, Le Parc de la Villette EPPGHV - Paris, La Verrerie d’Alès en Cévennes / Pôle Cirque Région Languedoc-Roussillon, le Cratère - SN Alès, Le Théâtre des Salins - SN Martigues, le Théâtre National de Bretagne – Rennes, Scène nationale 61, Le Grand Théâtre de Lorient, Le Trident Scène nationale de Cherbourg-Octeville. Accueil en résidence : La brèche- Centre des arts du cirque de Basse Normandie - Cherbourg, Les Nouvelles Subsistances - Lyon, la Cascade – La Maison des arts du clown et des arts du Cirque – Bourg St Andéol. La compagnie MPTA est conventionnée par la DRAC et le Conseil Régional Rhône Alpes et soutenue par le Ministère de la Culture et de la Communication - DMDTS, et la Ville de Lyon. Spectacle accueilli en co-réalisation avec La brèche, Centre des arts du cirque de Basse-Normandie, dans le cadre du festival Spring 2010.

Du goudron et des plumes
billetterie
INFOS
La brèche, Centre des arts du cirque de Basse-Normandie
Cirque
en création
Ouverture billetterie : 14 novembre
Séances
SAM. 20 MARS à 20h45
DIM. 21 MARS à 16h00
MAR. 23 MARS à 20h45
MER. 24 MARS à 19h45
TARIFS
Tarif B. Passeport jeune
Plein tarif 20 €
Tarif réduit (moins de 26 ans, demandeur d'emploi, bénéficiaire du RSA) 11 €
Tarif réduit (moins de 13 ans) 7 €
Accompagnateur 11 €
Pass 4 entrées 64 €
Abonné 7++ 11 €
Abonné 5++ 9 €
Abonné 3++ 6 €
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