On sait le dramaturge très ancré dans la contestation de la réalité politique allemande des années 30, ce qui lui vaudra l’autodafé de ses publications d’auteur dit dégénéré et le conduira à l’exil. On connaît le ressort de l’intrigue : «l’amour jamais ne s’arrête, du moins tant que tu ne perds pas ton travail» et son issue cruelle et inéluctable malgré le tournis des illusions. La beauté de la vie, ses rires, ses chansons, le vertige d’être au monde, le tourbillon de l’amour, on veut y croire, comme Casimir, encore un peu, le temps d’une valse viennoise ou munichoise qu’importe, le temps d’un verre où jouent les reflets des lampions et des désirs opposés, le temps d’une Oktoberfest. Et on chante, et on boit, et on danse, avec le même acharnement à trouver le bonheur et la liberté malgré les vicissitudes de la société et les crises, la même volonté d’exister en dépit d’un amour qui échappe ou d’une jeunesse qui s’enfuit. Ödön von Horváth a réinventé le théâtre critique de son temps. Avec à-propos, et la complicité de musiciens de Cherbourg- Octeville, le groupe ACM en propose une transcription actuelle, festive et sensible.
C'est une ballade, celle du chauffeur sans travail Casimir, et de sa fiancée Caroline aux grandes ambitions, ballade d'une tristesse sereine, atténuée par l'humour et la banale certitude : "Il faut bien mourir !"
Ödön von Horváth
Groupe ACM. Traduction Hélène Mauler et René Zahnd (L’Arche Editeur). Mise en scène Hélène François et Emilie Vandenameele. Dramaturgie Cornélia Rainer. Scénographie Ophélie Mettais-Cartier. Création musicale Patrick Lerchmüller. Création lumière Pascal Sautelet. Costumes David Messinger. Régie générale Hugues Girard. Avec Alban Aumard, Lucrèce Carmignac, Laurent Charpentier, Eurydice El-Etr, Pierre-Louis Gallo, Jean-Louis Grinfeld, Vincent Marie, Paul Minthe, Emilie Vandenameele.
Production Groupe ACM. Cette création bénéficie de l'aide à la production d'ARCADI, de l'ADAMI et de la SPEDIDAM. La SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes-interprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées. Avec le soutien de Mains d'Oeuvres, de la Mairie de Saint-Ouen, du Forum Culturel Autrichien, de l'INJEP, du programme Européen Jeunesse en Action, du Théâtre Ephéméride-La Fabrique, de la Société Grolsch et de la Délirante. Spectacle finaliste du Prix Théâtre 13/Jeunes metteurs en scène 2011. L'arche est éditeur et agent théâtral du Texte présenté. Le groupe ACM est en résidence longue à Mains d'Oeuvres.
Un spectacle accueilli avec le soutien de l'ONDA.