Contes d'un buveur d'ether

A la lecture d'à Rebours de Joris Karl Huysmans, Jules Barbey d'Aurevilly écrivit : « Après un tel livre, il ne reste plus à l'auteur qu'à choisir entre la bouche d'un pistolet ou les pieds de la croix ». On pourrait en dire autant de l'œuvre de Jean Lorrain, écrivain majeur d'une littérature mineure : la littérature décadente. La Décadence, élevée à la
Belle-Epoque au rang des Beaux-arts, se caractérise par le goût de l'ornementation, de l'accumulation, la fascination du monde végétal et un certain penchant pour les paradis artificiels. Jean Lorrain, né en 1855 à Fécamp, rival de Marcel Proust dans les salons parisiens, se fait connaître dès 1880 par ses chroniques mondaines et ses récits orientalistes. Dans les Contes d'un buveur d'éther, publiés en 1895 et donc contemporains du Musée Emmanuel Liais, Jean Lorrain donne vie à des figures grotesques, dignes de Gustave Moreau ou de James Ensor, dans un étrange château-serre.

Pour Alexandra Rübner, l'homme décadent, dont Jean Lorrain fut l'archétype, est avant tout un personnage révolté, une figure majeure de la mélancolie, dont elle souhaite ici nous raconter théâtralement l'histoire.
Alexandra Rübner est née en 1977 à Varsovie. Comédienne, metteur en scène, artiste lyrique, elle a été l'assistante du metteur en scène Eugène Green, elle travaille également avec Vincent Dumestre et Benjamin Lazar.
Son interprétation de tragédies baroques ou de formes lyriques a été très remarquée.