Ils partent de leur réalité de compagnie pour en faire du théatre, comme Mark Ravenhill s’inspire, pour tisser la trame de son texte, de la vie de Nan Goldin qui débuta sa carrière au sein du collectif Five of Boston pour la poursuivre en solitaire. Pour autant, il ne s’agit ni d’une pièce sur la photographe, ni de la rétrospective d’une compagnie en panne de sens ! La parole de Mark Ravenhill prolifère et met en abîme la réalité et sa perception, voire sa contamination, par l’art. Piscine [pas d’eau] ou comment une chute précipite l’issue d’une utopie.
Ils sont là mais ne se connaissent plus. Ils ont fait de l’art ensemble mais n’en font plus ensemble, ni même chacun individuellement. Et ils racontent. Non pas ces retrouvailles mais leur séparation quelques années auparavant, uniquement les faits et les sentiments d’alors. La langue de Mark Ravenhill est âpre, incisive, comme s’il l’asséchait de toute humanité pour n’en laisser qu’un concentré. Et la parole n’est pas distribuée, sans personnages identifiés, ni point de vue personnel.
De Mark Ravenhill. Par la compagnie La Piccola Familia.Traduction Jean-Marc Lanteri. Mise en scène et scénographie Thomas Jolly. Avec Flora Diguet, Alexandre Dain, Emeline Frémont, Thomas Jolly, Julie Lerat-Gersant. Musiques originales, création son et régie générale Clément Mirguet. Création lumière Séverine Anselmo et Mickaël Berret. Construction décor Les têtes de clous.
Production La Piccola Familia. Production déléguée le Trident Scène nationale de Cherbourg-Octeville. Coproduction Scène nationale d’Evreux-Louviers, Le Rayon Vert-Scène conventionnée de Saint Valéry en Caux, Ecole du Théâtre National de Bretagne. Avec le soutien de la Région Haute-Normandie, de la DRAC Haute-Normandie, du Conseil Général de Seine-Maritime et de l’ODIA Normandie / Office de Diffusion et d’Information Artistique de Normandie.