Le jour où son jeune frère Susano, le dieu des mers, provoqua sa colère, la déesse solaire Amaterasu bouda la création toute entière et se cloîtra dans la caverne de Ame-no-Twaya. La terre fut ainsi privée de lumière. La vie des dieux et des hommes y devint insupportable. Ne pouvant se résoudre à une telle situation, la jeune déesse Ame-no-Uzume-no-Mikoto se mit à chanter et à danser devant l’entrée de la grotte fermée par un énorme rocher. Sa danse et son chant, comiques et parodiques, provoquèrent un rire général. Curieuse, la déesse du soleil entrebâilla alors le roc qui fermait sa caverne : aussitôt la pierre roula dans l’abîme et enfin la lumière réapparut sur la terre. Les fabuleux costumes et les masques varient selon les danses qui relatent les mythes et histoires des dieux. Ces kagura de Hayashine, montagne sacrée du nord du Japon, sont interprétés par les habitants de deux villages, dont celui de Take d’où est originaire la troupe invitée pour ces représentations. Ils perpétuent un art ancestral, à la gestuelle extrêmement codée, désormais inscrit sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
Par le Hayachine Take Kagura.
Une production de la Maison des Cultures du Monde dans le cadre du 17ème Festival de l'Imaginaire. Avec le soutien de la Fondation du Japon.