Artiste autodidacte d’origine vietnamienne, c’est par hasard qu’Ea Sola vient à la danse. Ses spectacles nous parlent de la mémoire du corps, glissent du côté des danses anciennes vietnamiennes et s’attachent à la singularité de l’identité. Dans Air Lines, sa chorégraphie évoque les exilés, les déracinés, ces hommes et femmes qui n’ont pas la parole, mais des identités refoulées aux frontières. Elle tente d’exposer ces corps qu’elle ne connaît pas, comme tenter une parole absente. Dans cette tempête, elle danse et ose aussi sur grand écran des extraits de Martyrs du golfe d’Aden, un film de 2007 sur les boat-people africains de Daniel Grand-Clément. Car Ea Sola refuse de s’en tenir à un seul pays, mais croit aux liens qui unissent les hommes. Un solo de danse cruel et direct qui ouvre les esprits vers l’ailleurs et l’infini.
« Je ne me situe pas entre deux territoires. Plutôt j’apprends l’un et l’autre. L’exil n’est pas pour moi un traumatisme, mais une possibilité de penser. Vivre loin de l’Europe m’a permis de voir l’Europe que je trouve si belle, parce que ce sont justement des territoires différents qui s’apprennent. Des frères ennemis qui ont décidé de construire la paix en vivant et en travaillant ensemble. Ça semble unique et ça me touche. Je suis française et je n’ai qu’une origine à trouver : la lumière, la vie, Air Lines c’est peut-être quelqu’un qui tente la lumière et se donne entier. Un salut qui s’adresse à quelqu’un qui suit le cours, qui arrive et qui arrivera ». Ea Sola
Solo performance de Ea Sola
Conception, scénographie, images vidéo, lumières et interprétation Ea Sola. Compositeur-musicien, arrangement musical Nguyen Xuan Son. Extraits du film documentaire Les Martyres du golfe d’Aden de Daniel Grand-Clément
Production ea.project. Coproduction Espace des Arts-Scène nationale de Chalon-sur-Saône, Théâtre de Saint Quentin en Yvelines-Scène nationale, Centre national de la danse-Pantin, Centre chorégraphique national de Tours.