Ali Reza Ghorbani

En Iran, en 1979, une fatwa interdisait la musique. Elle ne tiendra pas plus d’un an sous la pression d’un peuple qui a su créer, au fil des siècles, une musique classique vocale et instrumentale d’une grande sophistication. Né dans les années 70 à Téhéran, Ali Reza Ghorbani a découvert la musique persane classique en écoutant à la radio Banan, un grand maître du chant décédé en 1986. Cette musique délicate a résisté à toutes les tentatives de mise à l’écart. Elle s’est perpétuée dans l’intimité des salons de musiques où les maîtres ont transmis par tradition orale cet art subtil, à la fois sensuel et empreint de mysticisme. Se consacrant totalement à la musique, Ali Reza Ghorbani suit pendant plusieurs années les cours du Conservatoire de Musique de Téhéran avec un maître de târ (luth à cordes pincées) et setâr (luth à trois cordes) et apprend également le ney (flûte). Depuis sa première leçon de chant traditionnel, Ali pousse sa recherche personnelle vers une démarche intime. Rompu par transmission familiale à la récitation du Coran en arabe, il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs interprètes du chant classique persan, un sérieux prétendant à la succession du maître incontesté Mohammed Reza Shadjarian.