Cette Société des Arpenteurs se veut ouverte et fluctuante, on y entre, on en sort, on y revient, le mouvement et les échanges sont constants.
Du trio au nonet, les contours s’avèrent ductiles à loisir. A Cherbourg, ils seront en septet. Le son lui est unique, c’est celui des compositions de Denis Colin, aux mélodies d’une belle unité orchestrale. Des titres groovy aux pièces plus graves, souvent envoûtantes, on y devine les échos de souvenirs d’Afrique, d’Amérique, d’Orient. Et les réminiscences des précurseurs, comme des saillies incandescentes et des secousses souterraines. On jurerait entendre des voix, celles d’un Miles période électrique, d’un fantomatique Albert Ayler, d’un Led Zeppelin mélodique. Et pourtant, elles n’y sont pas.
L’élégance et la gestuelle du compositeur, le fort contraste engendré par une succession de phrases purement instinctives et de délicats arrangements en superposition, le qui-vive qui sert de guide à l’énergie de chaque concert, réinvente l’inédit. Alors s’impose un hymne aux nouveaux horizons. Une signature en somme.
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