Depuis Le bal des oiseaux en 1993, Thomas Fersen impose un univers qui oscille entre le quotidien surréaliste imprévisible et la réalité peu quotidienne familière. Neuf albums sont passés et Trois petits tours est arrivé, peuplé de valises imaginaires qu’il entrouvre au gré de sa fantaisie. Poète accompli dont la langue est le terrain de jeu, il distille de la rime riche et du mot compte triple comme s’il en pleuvait, pour raconter ses histoires, qui sont autant de petites saynètes et de grandes aventures savoureuses. Ce dernier opus en date s’écoute les pieds dans l’eau, le soleil autour du cou. Il y marie la chanson française et le folk aux airs métissés, entre rumba congolaise, afro jazz éthiopien, pulsions jamaïcaines et glissés hawaïens. Le ukulélé, fidèle compagnon de voyage, le suit partout. Avec lui sa voix grave et rocailleuse donne le ton. Il faut ajouter toutes ces petites enluminures sonores, savamment disposées pour compléter ce travail d’orfèvre qui sied à l’univers onirique et décalé de Thomas Fersen.