William Sheller est seul au piano sur la scène du Théâtre à l’Italienne. Le lieu est à peine assez grand pour contenir ses notes de musique. Chansons légendaires ou nouvelles compositions, il les raconte et elles se mélangent dans cette petite fabrique à frissons d’où il déroule le fil rouge de chacune d’entre elles. Un concert ? Plutôt une veillée au coin du feu autour du piano.
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A 11 ans, William Sheller sait qu’il sera musicien. Le piano est son instrument. Son maître de musique, Yves Margat, élève de Gabriel Fauré, le prépare au Prix de Rome. Mais il y a un grain de sable : l’Angleterre, les Beatles et le rock ! Tout devient clair, William Sheller sera alors funambule, jonglant entre les styles, les époques et les mots. Touche-à-tout, il laisse l’inspiration le guider et les expériences s’enchaîner. Au milieu des années 60, lorsqu’il intègre un groupe de rock, Barbara le remarque et le pousse à chanter. En 1975 sort alors son premier album. L’une des chansons, grattée en cinq minutes, devient un succès sous le nom de Rock n’ dollars. Et c’est parti. Les tubes s’enchaînent et c’est par accident – les instruments de ses musiciens restent bloqués en douane – qu’il se met à jouer en piano solo : un nouveau tournant ! Sa carrière va ainsi avancer entre disques personnels et expériences classiques. Un jour, il estime manquer d’une chanson pour son spectacle. Il écrit, en dix minutes dans une chambre d’hôtel, le texte d’Un homme heureux, son plus éclatant succès, qui l’amène vers deux Victoires de la musique. Il s’essaye au hard-rock avec Albion en 1994, à la chanson pop avec Les machines absurdes en 2000 et compose pour le Quatuor Parisii en 2003, avant de revenir vers le piano solo avec Epures. Son nouvel album Avatars, sorti en 2008, prolonge aujourd’hui l’histoire qu’il revisite à travers son répertoire, dans un concert hors du temps. Homme heureux, peut-être, homme libre, sûrement.
Composition chant et piano William Sheller.