Who Loves The Shade, Time of Nought ou My Burden Is Light. Sur les autres titres, ils ont en revanche brodé des étoffes instrumentales destinées à mettre en valeur la pureté de leurs lignes. Des complices de la première heure comme Jeff Boudreaux (batterie) et Vincent Segal (violoncelle), ou plus récents comme Jules Bikoko (basse), consolident ainsi les coutures de chansons parées de somptueux motifs mélodiques ou d’explosives couleurs électriques.
De fines teintes de piano, d’orgue, de cordes ou d’instruments à vent en imprègnent aussi les tissus ici et là. D’autres arrangements possèdent le vif et chaleureux éclat de l’impromptu. Ainsi l’apparition vocale de Francesca Beard sur Save a Place to me, ou les choeurs de A Home Away From Home assurés par la chanteuse zoulou Bhusi Mhlongo, rencontrée lors d’une tournée en Afrique du Sud. Ces savantes mixtures de timbres étendent la palette d’une musique qui s’affranchit délibérement des tons du folk pour s’iriser de pigments empruntés au blues, à la musique malienne, à la chanson napolitaine, à la pop, à la musique médiévale. Les Inrocks ont raison : « ce Two Grains of Sand n’affiche qu’un défaut, celui de mal porter son nom : il contient assez de pépites pour remplir toutes les plus belles plages du monde, des îles Grenadine à Zanzibar, de Mayotte à Ipanema»..