Valère Novarina est de ceux qui ont renouvelé l’écriture poétique de notre époque, à l’orée des années quatre-vingt dix, son théâtre ne ressemble à nul autre : des «cathédrales de souffle» se plait-il à dire en ajoutant «des architectures d’un soir» en référence au métier de son père. Le spectateur y voit un festin de chairs et de mots. La parole volubile s’y délecte en flux organiques et littéraires. Le corps délivre un alphabet vivant. Le verbe, incarné, transforme chaque mot en nom propre. Et c’est notre vie, ici-bas, qu’il dépeint et colorise. Avec Le vrai sang, Valère Novarina tente une aventure inédite : créer des anthropoglyphes ! Le dramaturge, poète et peintre, veut un théâtre de carnaval où «les acteurs, d’un même mouvement, d’un seul geste, à la fois incarnent et quittent la chair, deviennent des figures qui passent sur les murs, des traces peintes d’animaux, des empreintes, des signaux humains épars, lancés, disséminés.»
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«Ma langue, précisait Valère Novarina il y a déjà quelques années dans Le Théâtre des
paroles, ma langue (que j’ai à désapprendre, réapprendre et oublier tous les jours, que je n’ai jamais possédée), ce français qu’on dit parfois inaccentué, raisonneur et très guindé, est une langue très invective, très germinative, très native, très secrète et très arborescente, faite pour pousser. Le français, c’est la plus belle langue du monde, parce que c’est à la fois du grec de cirque, du patois d’église, du latin arabesque, de l’anglais larvé, de l’argot de cour, du saxon éboulé, du batave d’oc, du doux-allemand, et de l’italien raccourci.» Et cette logorrhée si particulière, il la déploie avec vingt-neuf scènes et vingt-deux personnages pour conter un drame forain, dont le modèle secret serait peut-être Faust, pas celui de Goethe, mais un Faust vu, enfant, à Thonon dans les années cinquante. Là, entre deux airs de Bourvil, Gugusse, le célèbre clown de la Loterie Pierrot, prétendait que toute vie était un carnaval avec pour grand final l’adieu à la chair. Sa comparse Madame Albertine l’invitait toutes les quatre minutes à jouer sa vie aux dés ou à tenter, encore et encore, sa chance à la Loterie. Et elle relançait la roue.
Texte & mise en scène Valère Novarina.
Musique Christian Paccoud. Scénographie Philippe Marioge. Peintures Valère Novarina. Collaboration artistique Céline Schaeffer. Costumes Renato Bianchi. Lumière Joël Hourbeigt. Conception et suivi des accessoires Céline Schaeffer & Philippe Marioge. Dramaturgie Adélaïde Pralon & Pascal Omhovère. Improvisations au violon Mathias Lévy. Maquillage Carole Anquetil.
Avec
Julie Kpéré La Machine à livrer l'homme, La Machine à servir l'opinion, Antipersonne I
Norah Krief La Femme en Déséquilibre
Manuel Le Lièvre Le Coureur de Hop, L'Enfant à la diable, Fantochard
Olivier Martin-Salvan L'Acteur fuyant autrui, Le Fantoche
Dominique Parent Le Bonhomme de glaise, Cafougnol
Myrto Procopiou Le Chantre
Agnès Sourdillon La Femme en terre crue, Antipersonne II
Nicolas Struve L'Homme hors de lui
Valérie Vinci Le Vivant malgré lui, Le Contre-chantre
Christian Paccoud & Mathias Lévy Les Musiciens
Richard Pierre L’Ouvrier du drame
Raphaël Dupleix L’Ouvrier du dedans
Construction du décor et des accessoires Les ateliers de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Philosophie générale Clara Rousseau. Régie générale Richard Pierre. Régie lumière Paul Beaureilles. Régie plateau Raphaël Dupleix. Assistante à la mise en scène Adélaïde Pralon. Réalisation des costumes Luiggi Paddeau. Sylvie Lombart assistée de Catherine Manceau & Anne Poupelin. Assistante de l’auteur Lola Créïs. Stagiaire répétitrice Marjorie Efther. Production/diffusion Séverine Péan en collaboration avec Carine Hily et Elena Fantoni. Pour l’administration de tournée / platÔ
Production déléguée L’Union des contraires en coproduction avec l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Avec l’aide du ministère de la Culture et de la Communication. Cette œuvre a bénéficié de l'aide à la production et à la diffusion du fonds SACD Théâtre. Avec le soutien de la SPEDIDAM. (LA SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes-interprètes en matière d'enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées).
Remerciements au Théâtre Régional des Pays de la Loire pour la mise à disposition de son atelier costumes, à Marion Ferry, à Armelle Dumoulin, à Roséliane Goldstein, à Brigitte Rambaud, à Vincent Petit/Scène Gestion et à toute l’équipe technique de l’Odéon-Théâtre de l’Europe.