Padmini Chettur, née en 1970, s’est initiée très jeune à la danse traditionnelle indienne du bhârata natyam, elle y a acquis une pratique subtile et une conscience aiguë de son corps. À partir de 1991, elle s’ouvre au mouvement contemporain en rejoignant la compagnie de la chorégraphe et danseuse Chandralekha à Chennai (Inde) où elle restera pendant dix ans. Padmini Chettur a commencé ses propres créations à partir de 1994. Ses pièces, de Three solos (2003), exercice de perception de soi et des autres, à Paper doll (2005), jeu de pliage et dépliage de figures inspiré par les ribambelles de papier qu’enfant l’on découpe, possèdent l’armature du bhârata natyam perceptible dans l’articulation des gestes.
Vient ensuite un lent et patient travail d’aplat comme si la chorégraphe étirait l’étoffe de la danse pour en retailler un nouveau patron. Ainsi,Pushed (2006) témoignait avec justesse de la recherche de Padmini Chettur, la chaîne des corps ouvrait la voie à une frise chorégraphique proche des sculptures des temples indiens. Peu de gestes, mais essentiels. Ce credo, Padmini Chettur l’affirme plus que jamais dans sa nouvelle pièce pour cinq interprètes, Beautiful Thing 1. Le travail avec les danseurs s’est focalisé sur des parties du corps, véritable paysage chorégraphique. Légèreté ou lourdeur, rapidité ou lenteur, silence ou bruit, les oppositions nées de ces réflexions irriguent le propos de la chorégraphe. Entre les mots et les respirations elle entend poursuivre sa segmentation du mouvement pour écrire un texte dont les danseurs seraient les lettres mobiles.
Production Padmini Chettur Dance Company, Phileas Productions. Coproduction Szene Salzburg Festival (Autriche), Théâtre de la Ville (Paris), Radialsystem - Asia Pacific Week (Berlin). Avec le soutien de l’India Foundation for arts (Inde).