Lucide, étonnée, désespérée parfois, Marguerite Duras a tenu un journal pendant l’Occupation. La Douleur réunit ces écrits que lui inspirait le quotidien, elle était alors écrivain, résistante et femme dont le mari avait été déporté. En cet avril 1945, printemps de la Libération, elle ignore s’il est toujours vivant. Errant à Paris, exsangue, courant de bureau en bureau, maudissant son téléphone, hébétée de fatigue, elle attend, elle cherche le moindre signe d’espoir. La guerre continue en elle alors qu’alentour la joie de la Libération éclate. Avec la complicité de Thierry Thieû Niang, Patrice Chéreau met en scène l’un des textes les plus troublants de la littérature d’après-guerre. Dominique Blanc y fait résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l’intensité de l’écriture durassienne.
« Envie d’abord de retravailler avec Dominique Blanc, envie de partager quelque chose, de faire exister ce quelque chose. Envie alors de se confronter à ce texte terrible. De se ressouvenir de ça : la Résistance, la Libération, les camps, cette période impensable et qu’on a oubliée. Et puis le retour incroyable de cet homme dont Marguerite Duras s’est séparée et qu’elle aime, l’horreur de l’attente, la splendeur de sa résurrection à lui – qui est aussi un peu son œuvre à elle. L’espoir fou. Transmettre tout cela, humblement, à des spectateurs. » Patrice Chéreau
De Marguerite Duras.
Mise en scène Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang.
Avec Dominique Blanc.
Production et diffusion : Les Visiteurs du Soir