Lorsque le fameux drame dansé du kathakali, créé au XVIIe siècle, arriva au XVIIIe siècle dans la région de Palghat, ses acteurs trouvèrent une forme de marionnettes à gaine qui aurait existé depuis déjà plus de quatre siècles pour conter les vies de Bouddha. Plusieurs familles séduites par la forme du kathakali s’emparèrent du contenu, de la musique et des costumes et composèrent un spectacle de marionnettes beaucoup plus populaire que le kathakali. Il ne s’agit pas d’une réduction du mythe. Mais son reflet, trait pour trait, dans une tradition où le geste ne se discute pas, qu’il soit né d’un pantin ou d’un homme.
Aujourd’hui il n’existe plus qu’une seule troupe, dirigée par Gopal Venu, qui a développé un art d’excellence, porté sur les scènes internationales. Les manipulateurs prennent place sur le sol devant le musicien. Celui-ci joue le chenda ou long tambour à deux peaux, frappé avec des baguettes, le chengila ou gong, l’ilatalam ou paire de cymbales de cuivre et pour ouvrir le spectacle, il souffle dans le shankh ou conque de nacre. Comme dans le kathakali des acteurs, les épisodes représentés appartiennent aux deux grandes épopées de l’hindouisme : le Ramayana et le Mahâbhârata dont sont issues les histoires du spectacle, Kalyana Savgandhikam (A la recherche de la fleur parfumée) et Duryodhana Vadham (Le Meurtre de Duryodhana).
Directeur artistique Gopalan Nair Ravi.
Marionnettistes Gopalan Nair Ravi, Sreenivas Kunnambath, Kavuthiyamparambu Velayudhan Ramakrishnan.
Musicien (percussions, dont chenda : tambour en tonneau, à deux peaux) Padinjare Parangodath Unnikrishnan. Musicien (chanteur) Manipra Ramakrishnan.
Production Interarts Riviera SA. Production exécutive Chantal Larguier pour Scènes de la Terre, et Aylana Irgit, assistante. Ce spectacle a reçu le soutien en Inde de la Fondation Natana Kairali of Irinjalakuda, et lors de sa création en Europe, des Ateliers d’éthnomusicologie de Genève.