Van Gogh le suicidé de la société

A l'instant de se donner la mort, un personnage, qui pourrait être Kurt Cobain, est hanté par le texte d'Antonin Artaud, Van Gogh, le suicidé de la société est rédigé par Artaud en 1947, dans une sorte de fureur provoquée par les discours psychiatriques dont il fût la victime, comme Van Gogh. Ce texte, parole proférée, nous projette dans l'univers halluciné du peintre et dans les méandres de la création. La lucidité du poète fustige une société impitoyable envers des sensibilités exacerbées, aussi géniales soient-elles.
Du 20 au 26 novembre 2008
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«Méfiez-vous des beaux paysages de Van Gogh tourbillonnants et pacifiques, convulsés et pacifiés. C'est la santé entre deux reprises de la fièvre chaude qui va passer. C'est la fièvre entre deux reprises d'une insurrection de bonne santé. Un jour la peinture de Van Gogh, armée et de fièvre et de bonne santé, reviendra pour jeter en l'air la poussière d'un monde en cage que son coeur ne pouvait plus supporter.»

Ainsi Antonin Artaud conclut-il ce brûlot, cette insurrection morale contre « une société tarée qui a inventé la psychiatrie pour se défendre des investigations de certaines lucidités supérieures dont les facultés divinatoires la gênaient. » Fou à lier, Van Gogh ? Non, dit Artaud. Il navigue dans les zones troubles de la conscience, transgresse les limites sociales de la raison, dans l'urgence et la souffrance de la création, génialement inapte à la réalité du monde qui l'entoure.

Et c'est ce tremblement, outrancier et violent, qu'entend traverser l'équipe artistique de ce spectacle. L'idée est de faire du théâtre qui célèbre la lucidité sauvage et surprenante d'un auteur, d'aborder la délivrance que choisit le peintre et qui interpelle l'écrivain-poète, brisé par neuf ans d'internement et de foudroiements répétés d'électrochocs, de donner à entendre ces écrits, réponse incendiaire aux diagnostics médicaux et cliniques dont ils furent tous deux victimes.

« A qui aura l'oreille assez ouverte pour entendre la levée de ses mascarets », Antonin Artaud dénonce dans cette incantation combien la transgression de certaines limites dictées par les institutions humaines inquiète le citoyen au point de rejeter l'artiste fou hors d'une humanité convenue. « On peut parler de la bonne santé mentale de Van Gogh qui, dans toute sa vie, ne s'est fait cuire qu'une main et n'a pas fait plus, pour le reste, que de se trancher une fois l'oreille gauche (...) ». Le metteur en scène Erwan Daouphars et le comédien Thibault Lacroix, à l'initiative du projet, défendent la conviction suivante : si depuis les débuts de la psychanalyse le lien s'avère évident entre la pensée créatrice et la souffrance qu'elle engendre, ce que l'on nomme communément la folie peut être traversée par l'artiste, pour peu que la société ne le bannisse pas, le laisse y puiser les ingrédients essentiels à son art et ne cherche pas à le guérir du cheminement que doit emprunter son inspiration. Par le drame intense d'un suicide d'apothéose, il jette à la face du monde la plus authentique aliénation, autrement dit, selon la définition martelée par Artaud, la flamme intérieure de son incommensurable talent.

Il y aura donc sur scène une chaise, un billot de bois, des clous, un chapeau de paille, des tubes de peinture, une guitare électrique, des bougies, un fusil. Et un homme, venu là pour nous exposer la magnificence de pensée de l'auteur de L'Ombilic des limbes, du Théâtre et son double et de Van Vogh le suicidé de la société. L'homme, peu à peu, pris au jeu de la déclamation d'une langue à la puissance évocatrice, laissera monter en lui l'énergie d'une musique intérieure.

Van Gogh le suicidé de la société par Erwan Daouphars et Thibault Lacroix sera présenté à Cherbourg, Nîmes, Montauban, Bobigny (sous réserves), Avignon (tournée en cours).

Distribution
Production

Compagnie Les 3 sentiers et Compagnie Querelle.

Mise en scène Erwan Daouphars.
Musique Marcello Guiliani.
Image Pierre-Yves Diez.
Avec Thibault Lacroix.

Production Compagnie Les 3 sentiers, Compagnie Querelle, Le Trident – Scène nationale de Cherbourg-Octeville, Amda production

Van Gogh le suicidé de la société
billetterie
INFOS
Théâtre
Ouverture billetterie : 27 septembre
Séances
JEU. 20 NOV. à 20:45
VEN. 21 NOV. à 20:45
SAM. 22 NOV. à 20:45
MAR. 25 NOV. à 20:45
MER. 26 NOV. à 19:45
TARIFS
Plein tarif 20€
Tarif réduit 11€ (- de 26 ans, demandeurs d'emploi)
- de 13 ans 7€
Abonné 7++ 11€
Abonné 5++ 9€
PASS 4 entrées 16€
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